Les membres d’équipage, en forçant les portes du conteneur, ont constaté qu’une des trois personnes a déjà rendu le dernier soupir. Les deux autres jeunes étaient encore en vie, mais dans un état très grave au moment de leur transfert. En dépit des efforts des médecins, ils ont succombé à leur tour.
La mort a encore frappé à la fin du mois de janvier au port de La Goulette, emportant avec elle trois jeunes, à la fleur de l’âge qui avaient programmé et espéré atteindre la rive nord de la Méditerranée. Comment sont-ils parvenus à s’introduire en catimini à l’intérieur du conteneur frigorifique pourtant bien gardé, en raison des multiples tentatives d’immigration clandestine ? C’est là où réside toute la question.
Selon les premières informations recueillies, les trois candidats à l’immigration ont pu s’introduire dans un conteneur destiné à l’exportation des dattes et ont pu s’embarquer donc en toute logique sur le navire à destination d’un pays européen, sauf qu’en ressentant les effets directs du froid sur leurs corps, ils ont paniqué et ont allumé du feu pour se réchauffer, ce qui a conduit à un début d’incendie et à un rejet de fumée du conteneur, ce qui a déclenché l’alarme du système anti-incendie. Il a suffi de quelques minutes pour que les responsables à bord du navire prennent la décision de rebrousser chemin et revenir au port vu que le navire n’avait pas encore quitté les eaux territoriales.
Malheureusement, les membres d’équipage, en forçant les portes du conteneur, ont constaté qu’une des trois personnes a déjà rendu le dernier soupir. Les deux autres jeunes étaient encore en vie mais dans un état très grave au moment de leur transfert au service des urgences de la banlieue nord. En dépit des efforts des médecins, ils ont succombé à leur tour.
Une tentative d’immigration clandestine de plus qui a tourné au drame, et suscite des interrogations liées aux dispositifs sécuritaires mis en place, qui, visiblement, sont insuffisants dans ce port, d’autant qu’il est dans le viseur des narcotrafiquants, pour introduire d’importantes quantités de drogue selon des modes opératoires de plus en plus sophistiqués.
Le 7 février dernier, un mineur n’a pas trouvé mieux que de se cacher à l’intérieur du coffre du véhicule de l’un de ses proches. Les services de contrôle ont pu déjouer à temps le plan.
Certains habitants de cette localité lancent aujourd’hui un appel de détresse aux services sécuritaires pour multiplier les rondes policières aux alentours du port. Les habitations abandonnées et délabrées dans les environs servent d’abri pour les jeunes qui s’y dissimulent avant d’accéder au port généralement de nuit. Le vol de voitures et les actes de vandalisme ont augmenté ces dernières années, selon les résidents de La Goulette. Des phénomènes qui ont tendance à s’aggraver et créer une atmosphère d’insécurité.